Que s'est-il passé le 24 juin 1948?
Le 24 juin 1948, les USA mettent en place un pont aérien (Un pont aérien est un système de transport aéroporté. Apparu lorsque les avions de transport sont devenus courants, il est notamment utilisé lorsqu'il y a blocage des autres modes de transport (ferroviaires, terrestres et maritimes)) pour contourner le blocus soviétique à Berlin.
Le blocus de Berlin est l'un des épisodes majeurs de la guerre froide en Europe durant lequel les Soviétiques bloquent les accès terrestres vers Berlin des trois puissances occidentales qui en retour organisent un grand pont aérien pour ravitailler leurs garnisons et les populations civiles berlinoises.
Le , à l’issue d’une longue dégradation des relations entre les quatre puissances occupantes de l’Allemagne, l’Union soviétique (URSS) bloque toutes les voies routières et navigables par lesquelles Américains, Britanniques et Français communiquent entre leurs zones d'occupation en Allemagne et Berlin. Le blocus dure jusqu’à ce que les Soviétiques le lèvent sans contrepartie le , prenant acte ainsi de leur échec à mettre la main sur Berlin.
Cette vision occulte les craintes et les incertitudes dans lesquelles furent plongés les dirigeants occidentaux, partagés sur les intentions réelles des Soviétiques et sur la capacité du pont aérien de Berlin à assurer dans la durée le ravitaillement de la population berlinoise de plus de 2 millions de personnes, dont en outre il était difficile de prévoir si elle se tournerait vers Moscou pour éviter de nouvelles privations ou si elle croirait en un avenir au sein du monde occidental.
L'échec du blocus de Berlin permet aux Occidentaux de mener à bien leurs plans relatifs à la création de l'Allemagne de l'Ouest, incluant Berlin-Ouest, et à l'introduction du Deutsche Mark. Les Soviétiques y répondent par l'instauration de l'Allemagne de l'Est.
Cependant, dès janvier 1948, Staline croit davantage en la possibilité de faire partir les puissances occidentales de Berlin. Les mesures prises vont faire monter progressivement la pression sur la présence des Occidentaux à Berlin, en trois temps.
En janvier et février 1948, les Soviétiques introduisent des contrôles qui compliquent et ralentissent les liaisons par route, rail et air entre les zones occidentales et soviétiques.
L’Union soviétique se retire, le , du Conseil de contrôle allié, mettant ainsi fin au quadripartisme. Puis les Soviétiques perturbent les liaisons entre Berlin et les zones occidentales à partir du 1er avril 1948 : le personnel américain transitant par la zone soviétique doit montrer ses papiers, plus aucun chargement de marchandises ne peut quitter Berlin par voie ferrée sans un visa soviétique, enfin le trafic de trains de voyageurs vers Berlin est interrompu. Début juin, l’Union soviétique renforce encore sa pression sur les communications entre Berlin et le secteur Ouest de l’Allemagne : les voyageurs allemands entrant en zone soviétique doivent désormais obtenir une autorisation spéciale
Réagissant à l'intention des trois puissances d'introduire le Deutsche Mark également dans leurs secteurs de Berlin, les Soviétiques interdisent la circulation du Deutsche Mark dans leur zone d'occupation ainsi que dans tout Berlin, puis annoncent le 22 juin leur propre réforme monétaire applicable dans tout Berlin avec la mise en circulation d'anciens Reichsmark sur lesquels ils collent un timbre. En réaction, les Soviétiques arrêtent tout le trafic routier et ferroviaire entrant à Berlin ainsi que celui des péniches. Ils n’approvisionnent plus en courant électrique la partie ouest de la ville prétextant une pénurie de charbon. Le prétexte d’une telle mesure est la présence de défauts techniques sur les voies ferrées et, pour le trafic routier, la nécessité d’empêcher l’arrivée à Berlin de la nouvelle monnaie occidentale, ce qui serait néfaste pour l’économie du secteur soviétique.
Le , le blocus devient total en violation de l’accord quadripartite qui prévoit que le ravitaillement de Berlin soit assuré en mettant les approvisionnements en commun. Seul le ravitaillement par voie aérienne reste possible.
Le pont aérien qui se met en place à partir du est donc moins une décision stratégique de réponse au blocus qu'une montée en puissance d'un dispositif existant, donnant du temps pour des choix définitifs.
Début juillet, les Américains et les Britanniques pensent pouvoir acheminer ensemble environ 1 400 tonnes par jour, dont seulement 50 tonnes sont nécessaires pour les garnisons occidentales. Un certain optimisme s'installe jusqu'à ce que des estimations plus précises des besoins quotidiens des Berlinois notamment en charbon montrent que les capacités sont très insuffisantes : il faudrait pouvoir acheminer au moins 4 500 tonnes quotidiennement.
Les avions transportent vivres, matériel et matières premières, principalement du blé, du charbon, de l’essence et des médicaments.
Le rideau de fer entre le bloc de l'Ouest et le bloc de l'Est ne bougera plus jusqu'à la chute du mur de Berlin qui marquera la fin de la guerre froide, dont Berlin aura été le cœur symbolique pendant quarante ans.
La célèbre phrase:“Ich bin ein Berliner.(Je suis un berlinois.)” de John Fitzgerald Kennedy ( président des États-Unis) dans le discours qu'il fit lors de sa visite à Berlin-Ouest le 26 juin 1963, à l'occasion des quinze ans du blocus de Berlin montre bien le degré d'engagement des Américains.
Gail Halvorsen attachant des bonbons à de petits parachutes. (Photo : US Air Force, 1940).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire