Les prémices de la grande guerre


Que s'est-il réellement passé à Sarajevo en 1914 ?


Le 28 juin 1914, l'héritier de l'empire austro-hongrois et son épouse sont assassinés à Sarajevo par un terroriste serbe, Gavrilo Princip (19 ans).



L'assassinat de l'Archeduc et de sa femme (Gravure d'époque)

Tout commence à Belgrade, capitale de la Serbie, où le chef des services de renseignements, le colonel Dragutin Dimitrievitch (« Apis ») pilote une organisation secrète terroriste, La Main noire (Crna Ruka), forte de plusieurs milliers de militants, entraînés à la guérilla et aux attentats. Elle prône l'extension de la Serbie à l'ensemble des territoires peuplés de Serbes, en Autriche-Hongrie, en Bulgarie ou dans les résidus européens de l'empire ottoman. 

À l'étranger, elle encourage des mouvements politiques comme Jeune Bosnie, en Bosnie-Herzégovine. Cette ancienne province ottomane majoritairement serbe, dont Sarajevo est la capitale, était devenue un protectorat de Vienne avant d'être formellement annexée par l'Autriche-Hongrie le 5 octobre 1908, au grand mécontentement de la Serbie et des nationalistes serbes.

Jeune Bosnie milite pour le rassemblement de tous les Slaves du Sud (Serbes, Croates, Slovènes...) à l'intérieur d'une Yougoslavie. Son rêve se réalisera à la fin de la Grande Guerre au prix de plusieurs millions de morts.

Un voyage officiel ressenti comme une provocation

L'archiduc François-Ferdinand (51 ans) a décidé de visiter la Bosnie-Herzégovine en qualité d'inspecteur général des forces armées. Il participe pendant deux jours à des manœuvres militaires près de la frontière serbe. Puis, le dimanche 28 juin, il est rejoint par sa femme et prévoit d'assister avec elle à une parade à Sarajevo, capitale de la province.

Départ de l'hôtel de ville, cinq minutes avant l'assassinat, scène immortalisée par le photographe de la cour autrichienne Carl Pietzner.

Cette visite officielle, le jour de la fête nationale serbe, anniversaire de la mythique bataille de Kossovo Polié, est comprise comme une provocation par les nationalistes de la région et d'ailleurs. Belgrade ne s'est pas fait faute d'aviser Vienne du risque d'attentat de la part de la Main noire. Malgré cela, la police locale assure seule la sécurité de l'héritier du trône impérial !

À 9h35, le couple princier est accueilli par le général Oskar Potiorek, gouverneur de Bosnie, à la gare de Sarajevo. Le cortège officiel de six voitures se dirige vers l'hôtel de ville.  Mais dans un café de la ville se retrouvent les six conspirateurs de Jeune Bosnie, avec pistolets, bombes... et capsules de cyanure pour se suicider dans le cas où ils seraient capturés. Ils se postent en différents endroits sur le trajet que doit emprunter le cortège. 

          

         François Ferdinand et sa femme (1 h avant l'attentat)


À 10 h 15, le défilé de six voitures dépasse le premier membre du groupe, Mehmed Mehmedbašić, placé près de la banque austro-hongroise ; celui-ci n'ose pas tirer car, selon son témoignage, un policier se tenait derrière lui.

Trente mètres plus loin, sur le quai Appel, le second n'hésite pas et lance sa bombe. Mais elle rebondit sur la capote de la voiture de l'archiduc et blesse un officier et un garde de la voiture qui suit. Le conspirateur Gabrinovitch est arrêté. Il croque sa capsule de cyanure mais celui-ci étant éventé ne fait pas d'effet. La parade se poursuit comme si de rien n'était.

À l'hôtel de ville, le maire de la ville essuie la colère de l'archiduc. Décision est prise enfin d'interrompre les festivités de bienvenue. L'archiduc et son épouse choisissent de se rendre à l'hôpital pour visiter les blessés mais les chauffeurs ne sont pas informés du changement d'itinéraire...

 À 11h15, le chauffeur de la voiture de tête, qui transporte le maire adjoint de la ville, reprend le quai Appel. Conformément à ses premières instructions, il tourne brutalement à droite dans la petite rue François-Joseph, près du pont Latin (Latinski Most) sur la rivière Miljacka.  La voiture suivante, qui transporte le couple princier, le suit. Le général Potiorek apostrophe le chauffeur : . « Qu’est-ce que tu fais ? Tu te trompes de route, il faut rester sur le quai pour rejoindre l’hôpital. » lance-t-il au chauffeur.

La voiture s'arrête et, comme elle n'a pas de marche arrière, est repoussée sur le quai par les agents. L'un des comploteurs, Princip, qui se trouve opportunément à proximité, perdu dans la foule, y voit une ultime occasion d'agir. Son pistolet Browning à la main, il se dirige vers la voiture de l'archiduc. Un policier tente de l’intercepter mais trébuche après avoir reçu un coup de pied dans le genou de la part d’un autre serbe, qui se tenait à proximité. Arrivé à hauteur de la voiture, Princip tire deux fois : la première balle traverse le bord de la voiture et atteint la duchesse de Hohenberg à l’abdomen. La seconde balle atteint l'archiduc dans le cou. Tous deux sont conduits à la résidence du gouverneur, où ils meurent de leurs blessures quinze minutes plus tard.

Princip tente de se suicider, d'abord en ingérant le cyanure, puis avec son pistolet. Comme Nedeljko Čabrinović, il vomit le poison (ce qui fit penser à la police que le groupe s'était fait vendre un poison beaucoup trop faible ou ce qu'ils croyaient être du cyanure) ; le pistolet lui fut arraché des mains par un groupe de badauds avant qu'il ait eu le temps de s'en servir.

 Elle meurt sur le coup tandis que François-Ferdinand décède au bout de dix minutes. Ses derniers mots sont pour sa femme : « Sophie, Sophie, ne meurs pas. Reste en vie pour nos enfants ». C'était leur quatorzième anniversaire de mariage.

   
 La une du New York Times, 29 juin 1914

La situation dérape

Par contre, les nationalistes serbes et même certains Hongrois cachent mal leur jubilation.

Pendant ce temps, la police fait son travail. L'assassin a été arrêté aussitôt après l'attentat et a rejoint en prison son ami Gabrinovitch ainsi que plusieurs suspects.

Arrestation musclée d'un suspect (Princip?)

L'enquête montre très vite que Princip a fomenté son attentat avec six complices. Ces derniers seront exécutés mais lui-même, qui n'a pas atteint l'âge de 20 ans requis pour être exécuté, sera condamné à 20 ans de prison. Il mourra quatre ans plus tard victime de la tuberculose !

En attendant, dès le 2 juillet 1914, trois membres du groupe assassin ont avoué avoir reçu leurs armes de Serbie avec la complicité de gardes-frontières.

Le procès de Sarajevo. Princip est assis au centre de la première rangée

Des indices convergents conduisent les enquêteurs à soupçonner des membres de la police serbe et des services secrets, y compris « Apis », d'avoir participé à l'organisation du complot.

Et l'on est aujourd'hui pratiquement certain que le Premier ministre serbe Nikola Pasic avait eu vent de la préparation d'un attentat contre l'archiduc.

La mort de François-Ferdinand de Habsbourg et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, émeut l'opinion publique occidentale, même si les victimes n'étaient guère connues et encore moins populaires. Personne ne s'étonne pour autant de ce nouveau drame dans la « poudrière des Balkans », où deux guerres viennent de faire 200 000 victimes.

Personne en Europe n'imagine que puisse déraper un conflit local entre le prestigieux empire des Habsbourg et la Serbie archaïque, que l'on qualifierait aujourd'hui, à juste titre, d'« État-voyou ».

Pour ces raisons, c'est seulement quatre semaines après l'attentat que Vienne se décidera à envoyer un ultimatum à Belgrade, quand l'émotion sera retombée et que les Russes auront pris activement fait et cause pour les Serbes.

Le monde est au bord du précipice. 

Voici la cause immédiate d'une guerre qui va embraser le monde du 28 juillet 1914 au 11 novembre 1918, qui va durer 4 ans, 3 mois et 14 jours,  faisant environ 10 millions de morts, soit 6000 morts par jour et 08 millions d'invalides.

Philip Snowden dira, «La première victime d'une guerre c'est la vérité», in La Vérité et la Guerre de ED Morel, Londres, juillet 1916.

La suite appartient à l'histoire.




OCCUPER LES ENFANTS AVEC LES ECRANS : ET SI LA SOLUTION ETAIT AILLEURS ?



    Aahh...enfin les vacances ! A Dieu les classes ! Vous avez certainement gardé des souvenirs.

    L'objectif des vacances scolaires est de s'amuser, de découvrir, d'apprendre de nouvelles choses et de se reposer pour revenir plus frais à la rentrée.

    Malheureusement les vacances sont devenues des moments propices à toute sorte de bazar que beaucoup payent par la suite de leur scolarité et de leur avenir. Ce phénomène causé d'une manière directe ou indirecte par l'absence d'accompagnement des enfants (élèves) et  leurs exposition excessive aux écrans. Les conséquences  sont de plus en plus visibles après la pandémie de COVID-19. Il y a des parents qui vont jusqu'à vanter les prouesses de leur petit dans la manipulation des écrans.

    Vu l'importance du sujet, nous traiterons ici des conséquences de l'usage excessif des écrans par les enfants. Ensuite nous proposerons quelques idées aux parents pour les vacances.

            Les conséquences de l’usage des écrans sur la santé des enfants 

    L'exposition des enfants aux écrans peut avoir plusieurs conséquences sur leur développement physique, psychologique et social. Voici quelques exemples :

  • Retard de langage : Les enfants qui passent trop de temps devant les écrans peuvent avoir un retard dans l'apprentissage du langage. De nombreuses études montrent que entre 0 et 3 ans, il est indispensable de privilégier les interactions et de développer son langage. Le temps passé devant un dessin animé ne permet pas de développer le langage, par exemple.
  • Obésité infantile : Le manque d'activité physique associé à la sédentarité devant les écrans est un facteur important dans le développement de l'obésité chez les enfants. Les travaux de l’INSERM montrent que les enfants exposés aux écrans dès 2 ans atteignent un taux de masse corporelle supérieure à la moyenne à l’âge de 5 ans.
  • Une perte de 25 % des capacités cardio-vasculairesLes cardiologues se sont aussi emparés de cette question, car la pratique d’une activité physique reste indispensable pour le bon développement cardiaque des enfants. Le Pr François Carré le rappelle : « En 1971, un enfant courait 800 mètres en 3 minutes, en 2013 pour cette même distance, il lui en faut 4 ! ». Ce ne sont pas simplement les résultats sportifs qui incitent ces professionnels de santé à tirer la sonnette d’alarme, mais bien le fait de « bouger » n’est plus devenu un réflexe. Rester devant les écrans a supplanté la partie de foot avec les copains par exemple. 



Source: VOA Afrique
  • Les troubles d’attention : Il est toujours étonnant de constater que les enfants peuvent rester très concentrés pendant un temps très long devant une console ou une tablette pour jouer à un jeu. Ces mêmes enfants pourront avoir plus de difficultés à rester tranquilles en classe ou en faisant les devoirs. Une note de Santé publique France en 2020 rappelle qu’il ne faut pas laisser l’enfant devant un écran avant l’école : ces risques de développer des troubles primaires du langage sont multipliés par 3. Et le risque est multiplié par 6 s’il ne discute rarement ou jamais avec ses parents de ce qu’il a vu…
  • Troubles du sommeil : L'utilisation excessive des écrans avant le coucher peut affecter la qualité du sommeil chez les jeunes enfants et perturber leur rythme circadien.
  • Problèmes visuels : La lumière bleue des écrans peut endommager la rétine, causer une fatigue oculaire et augmenter le risque de myopie chez les jeunes enfants.
  • Dépendance aux médias sociaux: Les adolescents peuvent développer une dépendance malsaine aux médias sociaux, ce qui peut entraîner une perte d'estime de soi, une anxiété sociale accrue.

    Certes, les écrans sont partout et il est compliqué d’empêcher les enfants de regarder la télévision, le smartphone ou la tablette. Mais il est important pour les parents et tuteurs de restreindre l'exposition des jeunes enfants et ados aux dispositifs numériques afin qu'ils puissent profiter pleinement d'une vie active bien remplie tout en développant leurs capacités cognitives sans subir tous ces effets négatifs.



                                                     Source: freepik.com

        Quelques conseils pour limiter l’usage des écrans aux enfant

       La formule des 4 pas de la psychologue Sabine Duflo :

  • pas le matin ;
  • pas aux repas ;
  • pas dans la chambre ;
  • pas au moment du coucher.
              conseils écrans sur la santé des enfants

Source: Santé Pratique Paris



    Le combat est plus rude pour les parents avec les enfants plus jeunes, mais l’astuce principale consiste à ne pas laisser d’écran dans la chambre, après le coucher.

 

    Voici quelques suggestions sur comment occuper les enfants pendant les vacances :


1. Organiser des sorties en famille : Les sorties en famille peuvent être très divertissantes et permettent aux enfants de découvrir de nouveaux endroits tout en passant du temps avec leur famille. Des visites au zoo, au musée ou encore dans un parc d'attractions peuvent faire l'affaire.


2. Participer à des séances d'activités physiques, de danse ou encore de théâtre.


3. Encourager la lecture : La lecture est essentielle pour le développement cognitif et créatif chez l’enfant ; c’est pourquoi il est important que vous encouragiez vos petits à lire autant qu'ils le souhaitent pendant ces périodes libres.


4. Faire participer ses enfants à des ateliers manuels: Les travaux manuels tels que la peinture, la sculpture ou même simplement dessiner sont excellents moyens non seulement pour stimuler leur imagination mais aussi développer leur motricité fine.


    Tout bien considéré, les options ne manquent pas lorsque vient le temps d’occuper ses petits durant leurs vacances scolaires. L’essentiel est de leur offrir un environnement salubre et qui s'adapte à leurs centres d'intérêts tout en passant du temps avec eux.


Osbert Sitwell disait à propos des vacances : «Mon éducation, je l'ai faite pendant les vacances ».



La naissance du GAB

                            


            Histoire du jour 

 Une invention dans le monde bancaire

    Le 27 juin 1967De La Rue a développé le premier DAB en libre-service connu, qui fut installé à Enfield Town au nord de Londres par Barclays. 

  Image du 1er DAB à Londres (Crédit: Vincent Mignot)

    Au Royaume-Uni, l'inventeur du DAB est John Shepherd-Barron, mais Luther George Simjian a déposé une demande de brevet à New York dans les années 1930, alors que des ingénieurs de Docutel possèdent un brevet en date du 4 juin 1973. Shepherd-Barron est membre de l'Ordre de l'Empire britannique depuis 2005.

  Les premiers DAB acceptaient un reçu à usage unique, qui était stocké dans l'appareil. Ces reçus étaient faits de matériaux magnétiques ou émettant des ondes radio, que des instruments modifiaient de façon à rendre les reçus inutilisables. L'idée de comparer un numéro d'identification personnel (NIP) stocké dans une carte avec celui connu du DAB est le fait de l'ingénieur britannique James Goodfellow en 1965.

   Le tout premier DAB en France fut installé en 1968 par la Société marseillaise de crédit devant son agence parisienne, rue Auber dans le 9e arrondissement puis un second quelques jours plus tard à Marseille au siège de la banque, rue Paradis. Le premier logiciel français transformant les DAB en GAB fut réalisé par Christian Burnier-Framboret pour le compte de SITB (devenue AXIME puis Atos). Son installation s'est faite dans les années 1987-1988 auprès de trois banques : l'Union bancaire privée (UBP), la Société Financière et Foncière (SFF) et le Crédit mutuel du Nord (CMN). Il permettait, via une liaison avec l'ordinateur central de la banque, de réaliser, au-delà de la distribution des billets, des opérations courantes telles que la délivrance de RIB, du solde du compte de la carte, du relevé des dix dernières opérations et de faire des virements internes. À cette époque, les GAB utilisaient les pistes magnétiques (au dos de la carte), les cartes à puces sont apparues à la suite des travaux de Roland Moreno. 

                            Source: Le Parisien

   Les premiers GAB parlants, initialement prévus pour les mal-voyants, sont apparus au Canada en 1995. En 2005, on dénombre environ 30 000 GAB parlants aux États-Unis.

 Tous les GAB sont connectés à un GDG (Gestionnaire de DAB/GAB). Ce GDG est lui-même connecté au réseau interbancaire, ce qui facilite le retrait et autres opérations n'appartenant pas à la banque où le client possède un compte. Cette structure est particulièrement utile aux personnes qui voyagent. Par exemple, dans un pays étranger, une personne souhaitera obtenir des devises locales. Un GAB peut lui en donner, le réseau bancaire effectuant les conversions monétaires au taux de change du moment. 

    Comment les utiliser ? 

  Dans la plupart des GAB modernes, le client insère une carte en plastique munie d'une bande magnétique ou d'une puce contenant les données nécessaires à l'identification du client. Pour demander l'accès à ses comptes, le client saisit un code de quatre à quinze chiffres. Si le code est saisi de façon incorrecte plusieurs fois de suite, la plupart des GAB retiennent la carte dans le but d'éviter des fraudes. Dans le cas contraire, il serait possible de découvrir le code par force brute. Ces cartes sont parfois détruites pour éviter que des employés de banque n'en profitent.

   Cinquante six ans plus tard, on s’interroge sur l’avenir de ces automates bancaires, emblématiques de la démocratisation de la banque mais confrontés à la concurrence du mobile.




Convention contre la torture


Histoire du jour 


Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. 


    Le 26 juin 1987 entra en vigueur le texte de la convention contre la torture après l'adoption de l'Assemblée Générale de l'ONU.

    La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants est un traité de droit international relatif aux droits de l'Homme, adopté dans le cadre des Nations unies, visant à empêcher la torture partout dans le monde.

Elle définit dans son article premier la torture comme :

« Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou tout autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles. »

    Cette convention exige des États l'ayant ratifiée qu'ils prennent des mesures concrètes afin d'empêcher la torture à l'intérieur de leurs frontières et leur interdit de renvoyer dans leur pays d'origine des personnes qui risqueraient d'y être torturées. Elle a instauré le Comité de l'ONU contre la torture, chargé de sa mise en œuvre effective, et auquel tous les États signataires doivent rendre des rapports concernant la prise en compte du droit international public dans leurs législations nationales.

 

    Le texte de cette convention fut adopté par l'Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1984, et, après avoir été ratifié par un 20e État, il entra en vigueur le 26 juin 1987. Cette date est maintenant considérée comme la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture.

    En avril 2022, 173 États ont ratifié ce traité. L'état des ratifications de la convention peut être consulté sur le site de la Section des traités des Nations unies.

Nombre de pays l'ont ratifié en excluant ou modifiant la portée de certaines dispositions (en droit international, cela s'appelle des « réserves »), ce qui a pour effet que les États signataires ne sont pas tenus aux mêmes obligations juridiques vis-à-vis de cette convention.

·         États-Unis : Ronald Reagan a présenté la convention au Sénat en 1988 en concluant que sa ratification montrera le désir de mettre fin à l'odieuse pratique de la torture. Simultanément, l'Administration proposait dix-neuf réserves qui repousseront de six ans sa ratification par le Sénat.

·         France : La France a ratifié cette convention en février 1986. À une réserve près : elle ne reconnaît pas, de même que de nombreux autres pays, la compétence de la Cour Internationale de Justice en cas de différend avec d'autres États parties concernant l'interprétation ou l'application de la convention.


Carte du statut de ratification de la convention contre la torture (janvier 2013, OHCHR)

Cette convention a été complétée par un Protocole facultatif, voté par l'Assemblée générale de l'ONU le 18 décembre 2002, et entré en vigueur le 22 juin 2006.

Ce protocole établit un système de visites régulières sur les lieux où se trouvent des personnes privées de liberté, effectuées par des organismes indépendants. Il s'agit d'une part d'organismes nationaux (les « mécanismes nationaux de prévention »). D’autre part d'un organisme international (le « Sous-Comité pour la prévention de la torture »). Ce Sous-comité pour la prévention s'inspire du Comité européen pour la prévention de la torture mis en place par le Conseil de l'Europe en 1987.

En avril 2022, 91 États ont ratifié ce protocole. La France a ratifié ce protocole en novembre 2008.

  Pour l'instant l'objectif visé est loin d'être atteint. Evitons toutes formes de torture, de haine et de violence (à la maison, à l'école, au travail et partout). A  l'instar d'un enfant à qui l'on promet un cadeau nous avons obligation de faire quelque chose à notre échelle et d'avoir espoir. Et comme l'on à l'habitude de le dire,  la vie de l'homme est sacrée. 

    Lors du  Discours d'ouverture du Congrès de la Paix à Paris, 21 août 1849, Victor Hugo prononçait  cette fameuse phrase pleine d'espoir :  «Un jour viendra où l'on montrera un canon dans les musées comme on y montre aujourd'hui un instrument de torture, en s'étonnant que cela ait pu être !»

Pourquoi faire du mal à son prochain? Pourquoi c'est si difficile de s'entendre ? Voilà autant de questions auxquelles l'on ne trouvera peut-être jamais de réponse commune.


Rendez-vous à la prochaine. D'ici là prenez soin de vous et des autres. A très vite !



Le Pont aérien

 

Que s'est-il passé le 24 juin 1948? 


    Le 24 juin 1948, les USA mettent en place un pont aérien (Un pont aérien est un système de transport aéroporté. Apparu lorsque les avions de transport sont devenus courants, il est notamment utilisé lorsqu'il y a blocage des autres modes de transport (ferroviaires, terrestres et maritimes)) pour contourner le blocus soviétique à Berlin. 

                Enfants berlinois observant un avion de transport C-54 atterrir à l'aéroport de Tempelhof en 1948 (Wikipédia)


    Le blocus de Berlin est l'un des épisodes majeurs de la guerre froide en Europe durant lequel les Soviétiques bloquent les accès terrestres vers Berlin des trois puissances occidentales qui en retour organisent un grand pont aérien pour ravitailler leurs garnisons et les populations civiles berlinoises.


              Les quatre secteurs d'occupation de Berlin (Source: Wikipédia


    Le , à l’issue d’une longue dégradation des relations entre les quatre puissances occupantes de l’Allemagne, l’Union soviétique (URSS) bloque toutes les voies routières et navigables par lesquelles Américains, Britanniques et Français communiquent entre leurs zones d'occupation en Allemagne et Berlin. Le blocus dure jusqu’à ce que les Soviétiques le lèvent sans contrepartie le , prenant acte ainsi de leur échec à mettre la main sur Berlin.

     Cette vision occulte les craintes et les incertitudes dans lesquelles furent plongés les dirigeants occidentaux, partagés sur les intentions réelles des Soviétiques et sur la capacité du pont aérien de Berlin à assurer dans la durée le ravitaillement de la population berlinoise de plus de 2 millions de personnes, dont en outre il était difficile de prévoir si elle se tournerait vers Moscou pour éviter de nouvelles privations ou si elle croirait en un avenir au sein du monde occidental
L'échec du blocus de Berlin permet aux Occidentaux de mener à bien leurs plans relatifs à la création de l'Allemagne de l'Ouest, incluant Berlin-Ouest, et à l'introduction du Deutsche Mark. Les Soviétiques y répondent par l'instauration de l'Allemagne de l'Est
     Cependant, dès janvier 1948, Staline croit davantage en la possibilité de faire partir les puissances occidentales de Berlin. Les mesures prises vont faire monter progressivement la pression sur la présence des Occidentaux à Berlin, en trois temps.
     En janvier et février 1948, les Soviétiques introduisent des contrôles qui compliquent et ralentissent les liaisons par route, rail et air entre les zones occidentales et soviétiques.
    L’Union soviétique se retire, le , du Conseil de contrôle allié, mettant ainsi fin au quadripartisme. Puis les Soviétiques perturbent les liaisons entre Berlin et les zones occidentales à partir du 1er avril 1948 : le personnel américain transitant par la zone soviétique doit montrer ses papiers, plus aucun chargement de marchandises ne peut quitter Berlin par voie ferrée sans un visa soviétique, enfin le trafic de trains de voyageurs vers Berlin est interrompu. Début juin, l’Union soviétique renforce encore sa pression sur les communications entre Berlin et le secteur Ouest de l’Allemagne : les voyageurs allemands entrant en zone soviétique doivent désormais obtenir une autorisation spéciale
    Réagissant à l'intention des trois puissances d'introduire le Deutsche Mark également dans leurs secteurs de Berlin, les Soviétiques interdisent la circulation du Deutsche Mark dans leur zone d'occupation ainsi que dans tout Berlin, puis annoncent le 22 juin leur propre réforme monétaire applicable dans tout Berlin avec la mise en circulation d'anciens Reichsmark sur lesquels ils collent un timbre. En réaction, les Soviétiques arrêtent tout le trafic routier et ferroviaire entrant à Berlin ainsi que celui des péniches. Ils n’approvisionnent plus en courant électrique la partie ouest de la ville prétextant une pénurie de charbon. Le prétexte d’une telle mesure est la présence de défauts techniques sur les voies ferrées et, pour le trafic routier, la nécessité d’empêcher l’arrivée à Berlin de la nouvelle monnaie occidentale, ce qui serait néfaste pour l’économie du secteur soviétique.
     Le , le blocus devient total en violation de l’accord quadripartite qui prévoit que le ravitaillement de Berlin soit assuré en mettant les approvisionnements en commun. Seul le ravitaillement par voie aérienne reste possible.
Le pont aérien qui se met en place à partir du  est donc moins une décision stratégique de réponse au blocus qu'une montée en puissance d'un dispositif existant, donnant du temps pour des choix définitifs. 



                                  

        Les enfants berlinois en attente d'embarquement regardent le déchargement de sacs de farine d'un C-74  Globemaster de l'US Air force le 19 août 1948 à l'aérodrome de Gatow.


   Début juillet, les Américains et les Britanniques pensent pouvoir acheminer ensemble environ 1 400 tonnes par jour, dont seulement 50 tonnes sont nécessaires pour les garnisons occidentales. Un certain optimisme s'installe jusqu'à ce que des estimations plus précises des besoins quotidiens des Berlinois notamment en charbon montrent que les capacités sont très insuffisantes : il faudrait pouvoir acheminer au moins 4 500 tonnes quotidiennement.
Les avions transportent vivres, matériel et matières premières, principalement du blé, du charbon, de l’essence et des médicaments.



Tonnage moyen quotidien transporté (USAF + RAF)


    Le rideau de fer entre le bloc de l'Ouest et le bloc de l'Est ne bougera plus jusqu'à la chute du mur de Berlin qui marquera la fin de la guerre froide, dont Berlin aura été le cœur symbolique pendant quarante ans.

  La célèbre phrase:Ich bin ein Berliner.(Je suis un berlinois.)” de John Fitzgerald Kennedy ( président des États-Unis) dans le discours qu'il fit lors de sa visite à Berlin-Ouest le 26 juin 1963, à l'occasion des quinze ans du blocus de Berlin montre bien le degré d'engagement des Américains.





Gail Halvorsen attachant des bonbons à de petits parachutes. (Photo : US Air Force, 1940).



La loi sur le droit de divorce