Le Massacre de Srebrenica


ça s'est passé le 07 juillet 

 Entre le 07 et 13 juillet 1995, la prise de la ville par les Serbes débouches sur le massacre de plusieurs milliers d'hommes et d'adolescents.
En effet, le massacre de Srebrenica a eu lieu dans le contexte de la guerre de Bosnie-Herzégovine. Après l’éclatement de la Yougoslavie en 1990, les peuples de Bosnie-Herzégovine sont divisés sur l’organisation du pays. Les Bosniaques (musulmans) et les Croates votent pour l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, mais ce référendum n’est pas reconnu par les Serbes, qui proclament à leur tour la République serbe de Bosnie. Ainsi, une guerre civile éclate en 1992, pendant laquelle les Serbes de Bosnie envahissent l’est du pays. Ces derniers mènent alors des opérations de purification ethnique contre les Bosniaques. Ils souhaitent exterminer les musulmans pour créer un territoire « pur » ethniquement. La ville de Srebrenica est un point stratégique pour les Serbes : son contrôle est essentiel à l’unification du territoire de la République serbe de Bosnie.
Prise de la ville par Mladic.


Les forces du Général Mladic (à gauche), AP PHOTO-Keystone



Le point culminant de l'horreur dans la guerre de Bosnie est atteint à Srebrenica, une ville de 20 000 habitants majoritairement musulmane, enclavée dans une région orthodoxe, à l'est de la Bosnie-Herzégovine.
Pour assurer la sécurité des civils, l'ONU a déployé 400 à 600 Casques bleus français et néerlandais autour de la ville, sous le commandement du général français Philippe Morillon. En mars 1993, celui-ci n'hésite pas à monter sur un char et haranguer les habitants en vue de les rassurer : « Nous ne vous abandonnerons pas ! ».
Mais le général français, malgré ou à cause de cela, est extradé le 12 juillet 1993 et remplacé par le général belge Francis Briquemont. 
La pression serbe sur la ville s'accroît à la mi-1995, cela en dépit des frappes aériennes de l'OTAN.
Le général Bernard Janvier, qui commande les forces de l'ONU dans l'ex-Yougoslavie (FORPRONU), considère que la ville est indéfendable et émet publiquement le voeu que ses hommes soient évacués.
Les Serbes qui assiègent Srebrenica le prennent au mot. Ils prennent en otages les Casque bleus et menacent de les exposer aux bombes de l'OTAN. Les représentants de l'ONU négocient leur libération en contrepartie de l'arrêt des frappes aériennes.

Là-dessus, le 7 juillet 1995, les Serbes prennent d'assaut la ville avec à leur tête Ratko Mladic.
Cet ancien officier yougoslave commande depuis 1993 l'armée serbe de Bosnie. Charismatique et brutal, il a déjà dirigé le siège de Sarajevo en pratiquant délibérément la terreur. Sa propre fille, Anna, une étudiante en médecine, ne l'a pas supporté et s'est donnée la mort en 1994, à 23 ans (Ce suicide et de nombreux autres illustrent le caractère pathologique des principaux acteurs de la guerre de Bosnie).


L'impuissance de l'ONU
À Srebrenica, les Casques bleus néerlandais, réduits au statut d'observateurs, réclament en vain la reprise des frappes aériennes. Sous leurs yeux, les Serbes rassemblent la population de la ville et mettent de côté les hommes de plus de 15 ans.
Les femmes et les enfants sont évacués en autocars ou à pied vers les zones à majorité musulmane.
Les hommes et les adolescents sont quant à eux entraînés vers les forêts environnantes sous prétexte d'évacuation.
Pendant les jours suivants, les Serbes vont les massacrer à l'arme lourde, au bord de fosses communes, au vu et au su de l'OTAN, qui multiplie les vols d'observation au-dessus de la région. On recensera plus tard près de 8 000 victimes.
Le 13 juillet 1995, les Casques bleus néerlandais sont à leur tour évacués. Pendant plusieurs jours, sur ordre, ils tairont les horreurs auxquelles ils ont assisté et la vérité des massacres.


Les soldats de l'ONU assistent impuissants au tri des civils de Srebrenica



Qui sont les victimes du massacre de Srebrenica ?
Les victimes du massacre sont des Bosniaques, de confession musulmane. Le mémorial et cimetière de Srebrenica-Potočari, dédié aux victimes du massacre de Srebrenica, dresse une liste de 8 372 personnes. Il s’agit principalement d’hommes et d’adolescents. La plupart des femmes et des enfants de la région avaient été évacués vers les territoires bosniaques avant le massacre. De nombreuses femmes ont été violées par les soldats serbes.


Les civils regroupés avant leur massacre (INA) 
Agrandissement: Pierres tombales au Mémorial du génocide de Potocari près de Srebrenica


Un génocide, quelque qu’il soit, est celui de l’humanité toute entière qui se poignarde et anéantit une partie d’elle-même. Même éloigné géographiquement, il n’est pas celui des autres, d’un peuple éloigné avec lequel nous n’avons aucune attache. 

C'est que rappelle Eric-Emmanuel Schmitt en ces mots : «Tout génocide est un humanocide»


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Mémorial de Srebrenica (avec le noms des victimes). AFP, ELVIS BARUKCIC











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