La prise de la Bastille

 

La Prise de la Bastille, par Jean-Pierre Houël (1789).

Nous sommes mardi 14 juillet 1789, à Paris, une foule prend d'assaut la Bastille dans une période de vide gouvernemental, de crise économique et de tensions politiques, à la faveur de la réunion des états généraux et de leur proclamation par le Tiers état en Assemblée constituante.  C'est l'un des évènement inauguraux et emblématiques de la Révolution française. Dans la tradition historiographique, considérée comme la première intervention d'ampleur du peuple parisien dans le cours de la Révolution et dans la vie politique française.

Déroulement

 La forteresse était défendue par une centaine d’hommes (suisses et allemands) qui firent près de cent morts parmi les assiégeants. Il y en eut six parmi les assiégés, dont le gouverneur de Launay.

D'emblée, l'événement est considéré comme un tournant radical dans le cours des événements par les Parisiens et le pouvoir royal. Il marque l'effondrement de l'administration royale et provoque une révolution municipale. La capitale puis le pays se mobilisent derrière les constituants. 

Pendant près de dix jours, du 9 au 17 juillet, des incidents éclatent aux barrières (postes d'octroi) de Paris jusqu'à voir une quarantaine de bureaux incendiés sur les cinquante-quatre que compte le mur des Fermiers généraux. L'objectif de ces émeutes est clair : supprimer les droits d'entrée dans Paris. Bien que décorrélée de la prise de la Bastille, la « prise des barrières », mêlant aussi bien le peuple parisien que les brigands, témoigne déjà d'un contexte insurrectionnel

Le matin du dimanche 12 juillet 1789, les Parisiens sont informés du renvoi de Necker, la nouvelle se répand dans Paris. À midi, Dans les jardins du Palais-Royal, résidence du cousin du roi, le duc d'Orléans, et haut lieu de la prostitution et du jeu, un orateur, Camille Desmoulins, monté sur un escabeau, harangue ainsi la foule : « Citoyens, vous savez que la nation avait demandé que Necker lui fût conservé et on l'a chassé... Après ce coup, ils vont tout oser et pour cette nuit, ils méditent peut-être une Saint-Barthélemy des patriotes !... Aux armes ! Aux armes, citoyens ! »

Motion au jardin du palais-Royal, gouache de Lesueur(Paris, musée Carnavalet)

La foule des émeutiers exige la baisse du prix des grains et du pain. 

Le 14 juillet, 10 h, les émeutiers s’emparent des fusils entreposés aux Invalides. Devant le refus de son gouverneur, une foule composite (près de 80 000 personnes dont un millier de combattants)  se présente pour s’en emparer de force

La foule escalade les fossés, défonce les grilles, descend dans les caves et s’empare des 30 000 à 40 000 fusils à poudre noire qui y sont stockés ainsi que vingt pièces de bouches à feu et d’un mortier. Les Parisiens sont désormais armés. Il ne leur manque que de la poudre à canon et des balles. Le bruit court qu’il y en a au château de la Bastille.

À 10 h 30, une délégation de l'Assemblée des électeurs de Paris se rend à la Bastille. La délégation a pour mission de demander le retrait des canons et la distribution de la poudre et des balles aux Parisiens qui forment la « milice bourgeoise ».

À 11 h 30, une deuxième délégation menée à l'initiative de Jacques Alexis Thuriot, accompagné de Louis Éthis de Corny, procureur de la ville, se rend au fort de la Bastille

Une explosion, prise à tort par les émeutiers comme une canonnade ordonnée par le gouverneur, déclenche les premiers assauts. Des émeutiers pénètrent dans l'enceinte par le toit du corps de garde et attaquent à coups de hache les chaînes du pont-levis.

À 13 h 30, les quatre-vingt-deux invalides défenseurs de la Bastille et trente-deux soldats suisses détachés du régiment de Salis-Samade ouvrent le feu sur les émeutiers qui continuent leurs assauts sur la forteresse, faisant une centaine de tués.

À 14 h, une troisième délégation se rend à la Bastille dans laquelle se trouve l’abbé Claude Fauchet, suivie à 15 h d'une quatrième 

À 15 h 30, un détachement de soixante-et-un hommes des Gardes françaises, se présentent au milieu d'une vive fusillade devant la Bastille.

Les émeutiers, parmi lesquels on dénombre une centaine de tués et soixante-treize blessés envahissent la forteresse, s’emparent de la poudre et des balles, puis libèrent les sept captifs qui y étaient emprisonnés.

La Prise de la Bastille, anonyme vers 1790, musée de la Révolution française


Outre les prisonniers, la forteresse héberge les archives du lieutenant de police de Paris qui sont soumises à un pillage systématique. Ce n’est qu’au bout de deux jours que les mesures sont prises par les autorités afin de conserver ces traces de l’histoire. Même Beaumarchais, dont la maison est située juste en face, n’avait pas hésité à puiser dans les papiers. Dénoncé, il doit d’ailleurs les restituer.

Liste des prisonniers enfermés à la Bastille du 1er au 14 juillet 1789. Archives nationales AE/II/1166(c).


À 18 h, ignorant la chute de la Bastille, Louis XVI ordonne aux troupes d’évacuer Paris. Cet ordre est apporté à l’hôtel de ville à deux heures du matin.

Le 14 juillet 1789, en rédigeant son journal intime, le Roi qui revenait d'une partie de chasse, écrira pour cette même date : « Rien » car il était revenu bredouille de la chasse.

La légende rapporte que le Roi ne put être tenu informé des événements parisiens le jour même. Ce n'est que le lendemain, à son réveil le 15 juillet à 8 heures, à Versailles, que le duc de La Rochefoucauld-Liancourt annonça à Louis XVI la prise de la Bastille. Le dialogue suivant a souvent été cité par les historiens du xixe siècle :

— C’est une révolte ? » demanda Louis XVI.

— Non sire, ce n’est pas une révolte, c’est une Révolution.» (Se non è véro, è bène trovato !). répondit le duc de La Rochefoucauld.


Prise de la Bastille, peinture de Jean-Baptiste Lallemand vers 1790, Paris, musée Carnavalet 

Le 14 juillet, cinq de six bataillons des Gardes-Françaises s'étaient mutinés et certains avaient rejoint les émeutiers.

Entérinant la réussite de l'insurrection, le roi Louis XVI rappelle Jacques Necker à la tête du ministère des Finances.

La loi faisant du 14 juillet une journée de Fête nationale annuelle a été promulguée le 6 juillet 1880. Si le 14 juillet est généralement associé à la prise de la Bastille en 1789, c'est dans les faits le 14 juillet 1790, la fête de la Fédération, qui est officiellement commémoré en France depuis plus d'un siècle.  « La chute de la Bastille, c'est la chute de toutes les Bastilles […], s'exclame Victor Hugo à l'Assemblée à la veille du vote de la loi […]. Le 14 juillet marque la fin de tous les esclavages, c'est la fête de toutes les nations. »

 Dans, Réflexions sur la Révolution Française, 1790, Edmund Burke écrit: “Les rois sont ambitieux. La noblesse hautaine. Le peuple tumultueux et ingouvernable. ”

Pour montrer une fois encore l'importance de la Révolution française dans l'histoire de l'humanité, Victor Hugo écrit dans, Les Misérables, “N'importe, et quoi qu'on en dise, la Révolution française est le plus puissant pas du genre humain depuis l'avènement du Christ.” 


NB: Gardez-vous de juger l'histoire, les personnages et leurs pensées.   

Sources: gouvernement.fr; Wikipédia; hérodote.net ; viepublique.fr; Le monde; le Figaro


Affaire Dreyfus

 


Le 12 juillet 1906, Alfred Dreyfus est totalement réhabilité après des années d'affaire, de tractations, de haine, de violence et de rebondissement avec un arrêt de la Cour de Cassation .


Photo de la cérémonie de réhabilitation de Dreyfus (Herodote.net)


Que s'est-il réellement passé ?

À la fin de l'année1894 , le capitaine de l'armée française Alfred Dreyfus, polytechnicien, Juif d'origine alsacienne, accusé d'avoir livré aux Allemands des documents secrets. Il est condamné au bagne à perpétuité pour trahison et déporté sur l'île du Diable. À cette date, l'opinion comme la classe politique française est unanimement défavorable à Dreyfus.

Certaine de l'incohérence de cette condamnation, la famille du capitaine, derrière son frère Mathieu, tente de prouver son innocence, engageant à cette fin le journaliste Bernard Lazare. Parallèlement, le colonel Georges Picquart, chef du contre-espionnage, constate en mars 1896 que le vrai traître est le commandant Ferdinand Walsin Esterhazy. L'état-major refuse pourtant de revenir sur son jugement et affecte Picquart en Afrique du Nord.

Émile Zola publie « J'accuse… ! », réquisitoire dreyfusard qui entraîne le ralliement de nombreux intellectuels. Un processus de scission de la France est entamé, et se prolonge jusqu'à la fin du siècle. Des émeutes antisémites éclatent dans plus de vingt villes françaises. On dénombre plusieurs morts à Alger. La République est ébranlée, certains la voient même en péril, ce qui incite à en finir avec l'affaire Dreyfus pour ramener le calme.

Émile Zola, « J'accuse… ! » à la une du journal L'Aurore.



Le contexte social est marqué par la montée du nationalisme et de l'antisémitisme.

Dreyfus va comparaître plusieurs fois au tribunal mais il sort toujours coupable après le verdict. 

Le 14 août, dans cet imbroglio judicaire son avocat Me Labori est victime d'un attentat sur son parcours vers le tribunal. 

Accusé de diffamation, Zola est convoqué aux assises. Le procès s'ouvre dans une ambiance de grande violence : Zola récolte des insultes (« italianasse », émigré, apatride)

La foule agresse Émile Zola lorsque l'écrivain sort de son procès à Versailles en .
Zola aux outrages, huile sur toile peinte par Henry de Groux, 1898
.

Jules Renard écrit dans son journal :

« À partir de ce soir, je tiens à la République, qui m'inspire un respect, une tendresse que je ne me connaissais pas. Je déclare que le mot Justice est le plus beau de la langue des hommes, et qu'il faut pleurer si les hommes ne le comprennent plus. »

Le , la chambre criminelle rend son rapport en mettant en exergue deux faits majeurs : il est certain qu'Esterhazy a utilisé le même papier pelure que le bordereau et le dossier secret est totalement vide. Ces deux faits majeurs anéantissent toutes les procédures contre Alfred Dreyfus à eux seuls.

Photographie du bordereau datée du . L'original a disparu entre 1900 et 1940.

Le lendemain du verdict, Alfred Dreyfus, après avoir hésité, dépose un pourvoi en révision. Waldeck-Rousseau, dans une position difficile, aborde pour la première fois la grâce. Pour Dreyfus, c'est accepter la culpabilité. Mais à bout de force, éloigné des siens depuis trop longtemps, il accepte. Le décret est signé le 19 septembre et il est libéré le . Nombreux sont les dreyfusards frustrés par cette solution. L'opinion publique accueille cette conclusion de manière indifférente. 

Préférant éviter un troisième procès, le gouvernement a donc décidé de gracier Dreyfus : le président Émile Loubet le  signe le décret après de multiples tergiversations. Dreyfus n'est pas pour autant innocenté. Le processus de réhabilitation ne sera achevé que près de sept ans plus tard, sans éclat ni passion.

Enfin, le 12 juillet 1906, sous le gouvernement présidé par Ferdinand Sarrien, auquel participent Georges Clemenceau et Aristide Briand, l'Affaire trouve son épilogue avec un arrêt de la Cour de Cassation qui casse le jugement du 9 septembre 1899.

Dreyfus est réintégré dans l'armée, avec le grade de chef d'escadron (commandant), par la loi du 

Dreyfus est définitivement innocenté. En reconnaissance de son extraordinaire ténacité dans l'épreuve, il est fait chevalier de la Légion d'honneur dans la cour de l'École militaire le 21 juillet 1906, non loin de l'endroit où il a été dégradé onze ans plus tôt ! L'émotion est extrême ainsi qu'il le raconte dans ses mémoires : après la remise de l'insigne, « les troupes défilèrent devant le général Gillain, devant le commandant Targe et devant moi, les officiers saluant du sabre au passage. Les cuivres chantèrent haut et clair en ce jour d'allégresse. Les troupes disparurent. Aussitôt on m'entoura en criant : « Vive Dreyfus ! » Non, m'écriai-je : « Vive la République, vive la vérité ». Les mains se tendirent vers moi... ».

L'origine de l'affaire Dreyfus, bien que totalement éclaircie depuis les années 1960, a suscité de nombreuses controverses pendant près d'un siècle. Il s'agit d'une affaire d'espionnage dont les intentions sont restées obscures jusqu'à nos jours. De nombreux historiens parmi les plus éminents expriment plusieurs hypothèses distinctes sur l'affaire, mais tous arrivent à une conclusion unique : Dreyfus était innocent.

Emile Zola disait in J'accuse, «C'est un crime que d'exploiter le patriotisme pour des oeuvres de haine, et c'est un crime enfin que de faire du sabre le dieu moderne, lorsque toute la science humaine est au travail pour l'œuvre prochaine de vérité et de justice.(…) La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera».


La constitution civile du clergé


 Nous sommes à Paris le 12 juillet 1790 durant la Révolution française, un décret fut adopté par l'Assemblée nationale constituante : la constitution civile du clergé.

Promulgation de la constitution civile du clergé(gravure allégorique, BN)


 Pour rappel, la France avait hérité du moyen âge d'un Etat influencé par l'église. Cette dernière bénéficie d'un immense privilège et accumulait une grande fortune.  Ce décret va causer la ruine de la Révolution démocratique inaugurée un an plus tôt.

Une réforme unilatérale

Le 2 novembre 1789, les députés français ont voté la nationalisation des biens de l'Église. Ils ont par ailleurs dissous les ordres religieux contemplatifs le 13 février 1790, tout en ménageant les religieux qui s'occupent d'enseignement ou d'oeuvres caritatives. Évidemment, ils ont mis en oeuvre ces réformes sans en référer au pape.

Dans la foulée, les députés veulent mettre l'Église de France en harmonie avec les nouvelles institutions nationales. Un « comité ecclésiastique » rédige la Constitution civile du Clergé et la soumet à l'Assemblée. Le document abroge le concordat conclu en 1516 entre le roi François 1er et les représentants du pape sans se référer à ce dernier.

– La carte religieuse est calquée sur la carte administrative avec un diocèse par département (83 au total) au lieu de 135 précédemment, aux contours parfois extravagants.

– L'État s'engage à appointer les évêques et les curés. Il fixe des niveaux de traitements d'ailleurs tout à fait convenables. 50 000 livres pour l'évêque métropolitain de Paris, 20 000 livres pour les autres évêques, 1 200 à 6 000 livres pour les curés.

– Les curés et les évêques sont invités à prêter « en présence des officiers municipaux, du peuple et du clergé, le serment d'être fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout son pouvoir la constitution ».

Serment du Curé de Sablière



– Les évêques et les curés doivent être désignés par les électeurs de leur paroisse ou de leur diocèse, que ces électeurs soient catholiques, athées, protestants ou encore voltairiens... Le pape n'a plus d'avis à donner sur ces nominations (il est vrai que les souverains de l'Ancien Régime avaient déjà pris l'habitude de s'arroger le choix des évêques au détriment du souverain pontife).

À propos de la Constitution civile du clergé, Monseigneur Boisgelin, archevêque d'Aix, note judicieusement : « Jésus-Christ a donné mission aux apôtres et à leurs successeurs pour le salut des fidèles ; il ne l'a confiée ni aux magistrats ni au roi » (Jean Tulard, Les révolutions de 1789 à 1851, Fayard, 1985).

Deux jours plus tard, le 14 juillet 1790, les Français et la famille royale célèbrent ensemble la Fête de la Fédération. La Révolution semble close et la monarchie constitutionnelle bien installée.

Le 10 mars 1791, le roi reçoit l'avis négatif du pape Pie VI. Ce dernier, opposé à l'élection des curés et des évêques par les fidèles, condamne en bloc la Constitution civile du clergé. Par la suite, lorsque des évêques élus conformément à la Constitution civile solliciteront son investiture, il la leur refusera, les plaçant devant l'obligation de choisir entre Rome et la Révolution.

Voyant cela, l'Assemblée exige du clergé, le 27 novembre 1790, un serment de fidélité à la Constitution civile du clergé... La moitié des curés et tous les évêques sauf 4 (dont Talleyrand et Loménie de Brienne) s'y refusent ! C'est la rupture entre les catholiques et la Révolution. Les ecclésiastiques qui prêtent serment sont appelés jureurs, assermentés ou constitutionnels ; les autres insermentés, non-jureurs ou réfractaires. 

Le 29 novembre 1791, un décret donne aux administrateurs locaux de déporter les prêtres de leur domicile en cas de trouble.

La rupture est consommée le 13 avril 1791 avec un bref du pape (un décret) qui déclare la Constitution civile du clergé « hérétique et schismatique » ! Le roi Louis XVI, très pieux, est dès lors confronté à un dilemme qui va le conduire à la fuite à Varennes.

Enfin, la paix religieuse est totalement revenue avec Bonaparte , alors 1er Consul, qui signe le Concordat avec le Pape en 1801.  

Le Massacre de Srebrenica


ça s'est passé le 07 juillet 

 Entre le 07 et 13 juillet 1995, la prise de la ville par les Serbes débouches sur le massacre de plusieurs milliers d'hommes et d'adolescents.
En effet, le massacre de Srebrenica a eu lieu dans le contexte de la guerre de Bosnie-Herzégovine. Après l’éclatement de la Yougoslavie en 1990, les peuples de Bosnie-Herzégovine sont divisés sur l’organisation du pays. Les Bosniaques (musulmans) et les Croates votent pour l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, mais ce référendum n’est pas reconnu par les Serbes, qui proclament à leur tour la République serbe de Bosnie. Ainsi, une guerre civile éclate en 1992, pendant laquelle les Serbes de Bosnie envahissent l’est du pays. Ces derniers mènent alors des opérations de purification ethnique contre les Bosniaques. Ils souhaitent exterminer les musulmans pour créer un territoire « pur » ethniquement. La ville de Srebrenica est un point stratégique pour les Serbes : son contrôle est essentiel à l’unification du territoire de la République serbe de Bosnie.
Prise de la ville par Mladic.


Les forces du Général Mladic (à gauche), AP PHOTO-Keystone



Le point culminant de l'horreur dans la guerre de Bosnie est atteint à Srebrenica, une ville de 20 000 habitants majoritairement musulmane, enclavée dans une région orthodoxe, à l'est de la Bosnie-Herzégovine.
Pour assurer la sécurité des civils, l'ONU a déployé 400 à 600 Casques bleus français et néerlandais autour de la ville, sous le commandement du général français Philippe Morillon. En mars 1993, celui-ci n'hésite pas à monter sur un char et haranguer les habitants en vue de les rassurer : « Nous ne vous abandonnerons pas ! ».
Mais le général français, malgré ou à cause de cela, est extradé le 12 juillet 1993 et remplacé par le général belge Francis Briquemont. 
La pression serbe sur la ville s'accroît à la mi-1995, cela en dépit des frappes aériennes de l'OTAN.
Le général Bernard Janvier, qui commande les forces de l'ONU dans l'ex-Yougoslavie (FORPRONU), considère que la ville est indéfendable et émet publiquement le voeu que ses hommes soient évacués.
Les Serbes qui assiègent Srebrenica le prennent au mot. Ils prennent en otages les Casque bleus et menacent de les exposer aux bombes de l'OTAN. Les représentants de l'ONU négocient leur libération en contrepartie de l'arrêt des frappes aériennes.

Là-dessus, le 7 juillet 1995, les Serbes prennent d'assaut la ville avec à leur tête Ratko Mladic.
Cet ancien officier yougoslave commande depuis 1993 l'armée serbe de Bosnie. Charismatique et brutal, il a déjà dirigé le siège de Sarajevo en pratiquant délibérément la terreur. Sa propre fille, Anna, une étudiante en médecine, ne l'a pas supporté et s'est donnée la mort en 1994, à 23 ans (Ce suicide et de nombreux autres illustrent le caractère pathologique des principaux acteurs de la guerre de Bosnie).


L'impuissance de l'ONU
À Srebrenica, les Casques bleus néerlandais, réduits au statut d'observateurs, réclament en vain la reprise des frappes aériennes. Sous leurs yeux, les Serbes rassemblent la population de la ville et mettent de côté les hommes de plus de 15 ans.
Les femmes et les enfants sont évacués en autocars ou à pied vers les zones à majorité musulmane.
Les hommes et les adolescents sont quant à eux entraînés vers les forêts environnantes sous prétexte d'évacuation.
Pendant les jours suivants, les Serbes vont les massacrer à l'arme lourde, au bord de fosses communes, au vu et au su de l'OTAN, qui multiplie les vols d'observation au-dessus de la région. On recensera plus tard près de 8 000 victimes.
Le 13 juillet 1995, les Casques bleus néerlandais sont à leur tour évacués. Pendant plusieurs jours, sur ordre, ils tairont les horreurs auxquelles ils ont assisté et la vérité des massacres.


Les soldats de l'ONU assistent impuissants au tri des civils de Srebrenica



Qui sont les victimes du massacre de Srebrenica ?
Les victimes du massacre sont des Bosniaques, de confession musulmane. Le mémorial et cimetière de Srebrenica-Potočari, dédié aux victimes du massacre de Srebrenica, dresse une liste de 8 372 personnes. Il s’agit principalement d’hommes et d’adolescents. La plupart des femmes et des enfants de la région avaient été évacués vers les territoires bosniaques avant le massacre. De nombreuses femmes ont été violées par les soldats serbes.


Les civils regroupés avant leur massacre (INA) 
Agrandissement: Pierres tombales au Mémorial du génocide de Potocari près de Srebrenica


Un génocide, quelque qu’il soit, est celui de l’humanité toute entière qui se poignarde et anéantit une partie d’elle-même. Même éloigné géographiquement, il n’est pas celui des autres, d’un peuple éloigné avec lequel nous n’avons aucune attache. 

C'est que rappelle Eric-Emmanuel Schmitt en ces mots : «Tout génocide est un humanocide»


a
Mémorial de Srebrenica (avec le noms des victimes). AFP, ELVIS BARUKCIC











La conférence d'Evian


ça s'est passé le 06 juillet 

La conférence d'Évian sur les Juifs


Intervention de lord Winterton, représentant la Grande-Bretagne, le 12  juillet 1938, à la conférence d’Évian.

Le 07 juillet 1938, désemparé face à l'antisémitisme nazi, le président américain Franklin D. Roosevelt propose une conférence internationale en vue de secourir les Juifs dont ne veulent plus les Allemands. La Suisse, pays où réside le siège de la SDN, ne voulant pas recevoir la conférence, c'est la France qui héberge la conférence dans la ville d'Évian, avec à la tête de sa délégation officielle le sénateur Henry Bérenger. Celle-ci se réunit à huis clos du 6 au 14 juillet 1938 à Évian, au bord du Léman. Aucun des pays représentés n'ayant véritablement envie de recueillir des réfugiés juifs allemands, la conférence n'aboutira à aucun résultat.

Un Jeu de dupes
 Suite à la prise de pouvoir d'Hitler, les Juifs allemands (1% de la population du pays) ont fait l'objet de brimades et de persécutions de plus en plus brutales. Dès novembre 1933, la SDN (Société des Nations, ancêtre de l'ONU) a constitué un Haut Commissariat aux réfugiés d'Allemagne pour adoucir le sort des Juifs contraints à l'exil.
 L'Américain James MacDonald en a pris la direction mais, lassé par la mauvaise volonté des démocraties, il a résigné sa fonction dès 1935. Cette année-là, à Nuremberg, Hitler promulgue des lois antisémites qui séparent plus complètement les Juifs des autres Allemands. Un nombre croissant de familles se résigne à fuir le pays. Confrontés à la crise économique née du krach de 1929, les pays occidentaux rechignent toutefois à les accueillir.
 Aux États-Unis, en particulier, le président Roosevelt est soumis à des pressions opposées, d'une part de la part des mouvements juifs et libéraux qui réclament d'accueillir les Juifs allemands, d'autre part de la part des milieux conservateurs et syndicaux qui ne veulent pas d'une remise en cause des quotas d'immigration très stricts établis par les lois Quota Act de 1921 et Immigration Act de 1924. Le président va donc botter en touche en proposant le 22 mars 1938, depuis sa maison de Warm Springs (Géorgie), une Conférence internationale pour les Réfugiés. Il sait pertinemment que la conférence aboutira à une fin de non-recevoir et il pourra en tirer argument pour exclure tout amendement aux lois sur l'immigration. La Suisse, qui héberge à Genève la SDN, exclut toutefois d'accueillir la conférence car elle tient à garder de bonnes relations avec son puissant voisin. C'est finalement le président du Conseil français Camille Chautemps qui propose de l'accueillir à Évian, une jolie station thermale à 45 km seulement de la cité de Calvin et de la SDN. La conférence va donc se dérouler dans l'Hôtel Royal, un beau témoin de l'Art Nouveau contruit en 1909 par l'architecte Ernest Hébrard et agrémenté d'un magnifique parc de 19 hectares, ce qui n'est pas pour déplaire aux diplomates.

 Refus sous tous prétextes
 Strictement limités à six séances à huis clos, les débats ne sont connus que par le communiqué final. 32 pays se font représenter à Évian (l'Allemagne n'est pas invitée, l'URSS et la Tchécoslovaquie ne s'y font pas représenter). C'est pour affirmer unaniment leur refus d'ouvrir leurs ports aux 650 000 Juifs allemands et autrichiens, qualifiés par euphémisme de « Réfugiés » (jamais au cours de la conférence, il n'est fait ouvertement référence aux Juifs). Les refus se fondent sur des préjugés ou des hypothèses bien plus que sur des faits, comme l'avoue ingénument le délégué australien : « Dans les circonstances présentes, l'Australie ne peut faire plus... Nous n'avons pas de problème racial notable et nous ne voulons pas en importer un ». L'hypocrisie est de mise et les problèmes économiques volontiers mis en avant : « Les réfugiés ont souvent enrichi l'existence et contribué à la prospérité du peuple britannique. Mais le Royaume-Uni n'est pas un pays d'immigration. Il est hautement industrialisé, entièrement peuplé, et il est encore aux prises avec le problème du chômage » assure pour sa part le délégué britannique... La Suisse estime avoir déjà fait le plein de réfugiés autrichiens et rétablit des visas avec son voisin. Elle va même demander à l'Allemagne de tamponner la lettre J sur les passeports de ses ressortissants juifs afin de pouvoir plus facilement les identifier et les repousser à sa frontière !
 Un seul pays fait exception : la République dominicaine, dans les Antilles. Il n'a pas été invité à la conférence mais son dictateur Trujillo fait savoir le 12 août 1938 qu'il serait disposé à accueillir deux cent mille réfugiés car il souhaite « blanchir » la population avec l'importation de quelques milliers de Juifs allemands ; cette offre équivoque est repoussée (de même qu'une offre similaire d'Haïti !). 
 La presse allemande, triomphante, titre au lendemain de la conférence : « Juifs à vendre ; même à bas prix, personne n’en veut ! ». Hitler, dans les jours qui suivent, ne se prive pas de dauber sur cet échec : « C'était honteux de voir les démocraties dégouliner de pitié pour le Peuple juif et rester de marbre quand il s'agit vraiment d'aider les Juifs ! » 


Affiche de propagande nazie mettant en garde les Allemands sur les dangers que représentent les “sous-hommes” d’Europe orientale. Allemagne, date incertaine.
Robert Hunt Library


 Après la Nuit de Cristal de novembre 1938, l'émigration juive va néanmoins s'intensifier. Quelques milliers de Juifs saisissent l'opportunité offerte par le port chinois de Shanghai, qui les dispense d'un visa d'entrée... Beaucoup d'émigrants gagnent la Palestine sous des formes illégales, en défiant le gouvernement britannique qui tente de les repousser pour ne pas se mettre à dos les Arabes et le Grand Mufti de Jérusalem Amin al-Husseini. Ce chef religieux musulman férocement hostile aux juifs ne craint pas de rencontrer Hitler et de recruter pour lui des combattants musulmans. Mais à côté de cela, les échecs sont cruels. Le 15 mai 1939, le paquebot Saint-Louis quitte Hambourg avec 900 passagers juifs d'un statut social élevé. Empêché d'accoster à La Havane, il tente sa chance sans succès à Buenos Aires, Montevideo, Panama... Obligé de longer à distance la côte étasunienne, il est aussi refoulé du Canada et finalement contraint de revenir à Hambourg.
 Prenant acte de cet échec, Roosevelt cherche d'autres voies. Début 1942, alors que la Seconde Guerre mondiale bat son plein, il déclare :

« Lorsque cette guerre sera finie, il y aura en Europe et en Asie des milliers ou peut-être des millions de gens qui ne sauront pas où aller. Il faudra bien que quelqu’un fasse quelque chose – et en grand – pour résoudre ce problème. Si nous voulons être prêts à temps, nous avons intérêt à chercher des réponses dès maintenant. »

A l'instar de toutes les dictatures, Hitler a testé le niveau de solidarité des occidentaux face à ses ambitions. Environ deux Juifs sur trois vivant en Europe avant la guerre furent tués pendant l'Holocauste. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en 1945, six millions de Juifs européens avaient disparu, dont plus d'un million d'enfants. 

Diapositive de propagande comparant une personne métisse (à gauche) et un jeune « Aryen » en bonne santé (à droite).
Library of Congress

La conférence d'Évian a fait l'objet d'un essai très documenté de Raphaël Delpard : La conférence de la Honte (Michalon, 2015, 250 pages). L'auteur décrit la montée de l'antisémitisme nazi, d'autant plus inattendue qu'elle survient dans le pays d'Europe où les juifs étaient jusque-là les mieux intégrés. 


Les prémices de la grande guerre


Que s'est-il réellement passé à Sarajevo en 1914 ?


Le 28 juin 1914, l'héritier de l'empire austro-hongrois et son épouse sont assassinés à Sarajevo par un terroriste serbe, Gavrilo Princip (19 ans).



L'assassinat de l'Archeduc et de sa femme (Gravure d'époque)

Tout commence à Belgrade, capitale de la Serbie, où le chef des services de renseignements, le colonel Dragutin Dimitrievitch (« Apis ») pilote une organisation secrète terroriste, La Main noire (Crna Ruka), forte de plusieurs milliers de militants, entraînés à la guérilla et aux attentats. Elle prône l'extension de la Serbie à l'ensemble des territoires peuplés de Serbes, en Autriche-Hongrie, en Bulgarie ou dans les résidus européens de l'empire ottoman. 

À l'étranger, elle encourage des mouvements politiques comme Jeune Bosnie, en Bosnie-Herzégovine. Cette ancienne province ottomane majoritairement serbe, dont Sarajevo est la capitale, était devenue un protectorat de Vienne avant d'être formellement annexée par l'Autriche-Hongrie le 5 octobre 1908, au grand mécontentement de la Serbie et des nationalistes serbes.

Jeune Bosnie milite pour le rassemblement de tous les Slaves du Sud (Serbes, Croates, Slovènes...) à l'intérieur d'une Yougoslavie. Son rêve se réalisera à la fin de la Grande Guerre au prix de plusieurs millions de morts.

Un voyage officiel ressenti comme une provocation

L'archiduc François-Ferdinand (51 ans) a décidé de visiter la Bosnie-Herzégovine en qualité d'inspecteur général des forces armées. Il participe pendant deux jours à des manœuvres militaires près de la frontière serbe. Puis, le dimanche 28 juin, il est rejoint par sa femme et prévoit d'assister avec elle à une parade à Sarajevo, capitale de la province.

Départ de l'hôtel de ville, cinq minutes avant l'assassinat, scène immortalisée par le photographe de la cour autrichienne Carl Pietzner.

Cette visite officielle, le jour de la fête nationale serbe, anniversaire de la mythique bataille de Kossovo Polié, est comprise comme une provocation par les nationalistes de la région et d'ailleurs. Belgrade ne s'est pas fait faute d'aviser Vienne du risque d'attentat de la part de la Main noire. Malgré cela, la police locale assure seule la sécurité de l'héritier du trône impérial !

À 9h35, le couple princier est accueilli par le général Oskar Potiorek, gouverneur de Bosnie, à la gare de Sarajevo. Le cortège officiel de six voitures se dirige vers l'hôtel de ville.  Mais dans un café de la ville se retrouvent les six conspirateurs de Jeune Bosnie, avec pistolets, bombes... et capsules de cyanure pour se suicider dans le cas où ils seraient capturés. Ils se postent en différents endroits sur le trajet que doit emprunter le cortège. 

          

         François Ferdinand et sa femme (1 h avant l'attentat)


À 10 h 15, le défilé de six voitures dépasse le premier membre du groupe, Mehmed Mehmedbašić, placé près de la banque austro-hongroise ; celui-ci n'ose pas tirer car, selon son témoignage, un policier se tenait derrière lui.

Trente mètres plus loin, sur le quai Appel, le second n'hésite pas et lance sa bombe. Mais elle rebondit sur la capote de la voiture de l'archiduc et blesse un officier et un garde de la voiture qui suit. Le conspirateur Gabrinovitch est arrêté. Il croque sa capsule de cyanure mais celui-ci étant éventé ne fait pas d'effet. La parade se poursuit comme si de rien n'était.

À l'hôtel de ville, le maire de la ville essuie la colère de l'archiduc. Décision est prise enfin d'interrompre les festivités de bienvenue. L'archiduc et son épouse choisissent de se rendre à l'hôpital pour visiter les blessés mais les chauffeurs ne sont pas informés du changement d'itinéraire...

 À 11h15, le chauffeur de la voiture de tête, qui transporte le maire adjoint de la ville, reprend le quai Appel. Conformément à ses premières instructions, il tourne brutalement à droite dans la petite rue François-Joseph, près du pont Latin (Latinski Most) sur la rivière Miljacka.  La voiture suivante, qui transporte le couple princier, le suit. Le général Potiorek apostrophe le chauffeur : . « Qu’est-ce que tu fais ? Tu te trompes de route, il faut rester sur le quai pour rejoindre l’hôpital. » lance-t-il au chauffeur.

La voiture s'arrête et, comme elle n'a pas de marche arrière, est repoussée sur le quai par les agents. L'un des comploteurs, Princip, qui se trouve opportunément à proximité, perdu dans la foule, y voit une ultime occasion d'agir. Son pistolet Browning à la main, il se dirige vers la voiture de l'archiduc. Un policier tente de l’intercepter mais trébuche après avoir reçu un coup de pied dans le genou de la part d’un autre serbe, qui se tenait à proximité. Arrivé à hauteur de la voiture, Princip tire deux fois : la première balle traverse le bord de la voiture et atteint la duchesse de Hohenberg à l’abdomen. La seconde balle atteint l'archiduc dans le cou. Tous deux sont conduits à la résidence du gouverneur, où ils meurent de leurs blessures quinze minutes plus tard.

Princip tente de se suicider, d'abord en ingérant le cyanure, puis avec son pistolet. Comme Nedeljko Čabrinović, il vomit le poison (ce qui fit penser à la police que le groupe s'était fait vendre un poison beaucoup trop faible ou ce qu'ils croyaient être du cyanure) ; le pistolet lui fut arraché des mains par un groupe de badauds avant qu'il ait eu le temps de s'en servir.

 Elle meurt sur le coup tandis que François-Ferdinand décède au bout de dix minutes. Ses derniers mots sont pour sa femme : « Sophie, Sophie, ne meurs pas. Reste en vie pour nos enfants ». C'était leur quatorzième anniversaire de mariage.

   
 La une du New York Times, 29 juin 1914

La situation dérape

Par contre, les nationalistes serbes et même certains Hongrois cachent mal leur jubilation.

Pendant ce temps, la police fait son travail. L'assassin a été arrêté aussitôt après l'attentat et a rejoint en prison son ami Gabrinovitch ainsi que plusieurs suspects.

Arrestation musclée d'un suspect (Princip?)

L'enquête montre très vite que Princip a fomenté son attentat avec six complices. Ces derniers seront exécutés mais lui-même, qui n'a pas atteint l'âge de 20 ans requis pour être exécuté, sera condamné à 20 ans de prison. Il mourra quatre ans plus tard victime de la tuberculose !

En attendant, dès le 2 juillet 1914, trois membres du groupe assassin ont avoué avoir reçu leurs armes de Serbie avec la complicité de gardes-frontières.

Le procès de Sarajevo. Princip est assis au centre de la première rangée

Des indices convergents conduisent les enquêteurs à soupçonner des membres de la police serbe et des services secrets, y compris « Apis », d'avoir participé à l'organisation du complot.

Et l'on est aujourd'hui pratiquement certain que le Premier ministre serbe Nikola Pasic avait eu vent de la préparation d'un attentat contre l'archiduc.

La mort de François-Ferdinand de Habsbourg et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, émeut l'opinion publique occidentale, même si les victimes n'étaient guère connues et encore moins populaires. Personne ne s'étonne pour autant de ce nouveau drame dans la « poudrière des Balkans », où deux guerres viennent de faire 200 000 victimes.

Personne en Europe n'imagine que puisse déraper un conflit local entre le prestigieux empire des Habsbourg et la Serbie archaïque, que l'on qualifierait aujourd'hui, à juste titre, d'« État-voyou ».

Pour ces raisons, c'est seulement quatre semaines après l'attentat que Vienne se décidera à envoyer un ultimatum à Belgrade, quand l'émotion sera retombée et que les Russes auront pris activement fait et cause pour les Serbes.

Le monde est au bord du précipice. 

Voici la cause immédiate d'une guerre qui va embraser le monde du 28 juillet 1914 au 11 novembre 1918, qui va durer 4 ans, 3 mois et 14 jours,  faisant environ 10 millions de morts, soit 6000 morts par jour et 08 millions d'invalides.

Philip Snowden dira, «La première victime d'une guerre c'est la vérité», in La Vérité et la Guerre de ED Morel, Londres, juillet 1916.

La suite appartient à l'histoire.




OCCUPER LES ENFANTS AVEC LES ECRANS : ET SI LA SOLUTION ETAIT AILLEURS ?



    Aahh...enfin les vacances ! A Dieu les classes ! Vous avez certainement gardé des souvenirs.

    L'objectif des vacances scolaires est de s'amuser, de découvrir, d'apprendre de nouvelles choses et de se reposer pour revenir plus frais à la rentrée.

    Malheureusement les vacances sont devenues des moments propices à toute sorte de bazar que beaucoup payent par la suite de leur scolarité et de leur avenir. Ce phénomène causé d'une manière directe ou indirecte par l'absence d'accompagnement des enfants (élèves) et  leurs exposition excessive aux écrans. Les conséquences  sont de plus en plus visibles après la pandémie de COVID-19. Il y a des parents qui vont jusqu'à vanter les prouesses de leur petit dans la manipulation des écrans.

    Vu l'importance du sujet, nous traiterons ici des conséquences de l'usage excessif des écrans par les enfants. Ensuite nous proposerons quelques idées aux parents pour les vacances.

            Les conséquences de l’usage des écrans sur la santé des enfants 

    L'exposition des enfants aux écrans peut avoir plusieurs conséquences sur leur développement physique, psychologique et social. Voici quelques exemples :

  • Retard de langage : Les enfants qui passent trop de temps devant les écrans peuvent avoir un retard dans l'apprentissage du langage. De nombreuses études montrent que entre 0 et 3 ans, il est indispensable de privilégier les interactions et de développer son langage. Le temps passé devant un dessin animé ne permet pas de développer le langage, par exemple.
  • Obésité infantile : Le manque d'activité physique associé à la sédentarité devant les écrans est un facteur important dans le développement de l'obésité chez les enfants. Les travaux de l’INSERM montrent que les enfants exposés aux écrans dès 2 ans atteignent un taux de masse corporelle supérieure à la moyenne à l’âge de 5 ans.
  • Une perte de 25 % des capacités cardio-vasculairesLes cardiologues se sont aussi emparés de cette question, car la pratique d’une activité physique reste indispensable pour le bon développement cardiaque des enfants. Le Pr François Carré le rappelle : « En 1971, un enfant courait 800 mètres en 3 minutes, en 2013 pour cette même distance, il lui en faut 4 ! ». Ce ne sont pas simplement les résultats sportifs qui incitent ces professionnels de santé à tirer la sonnette d’alarme, mais bien le fait de « bouger » n’est plus devenu un réflexe. Rester devant les écrans a supplanté la partie de foot avec les copains par exemple. 



Source: VOA Afrique
  • Les troubles d’attention : Il est toujours étonnant de constater que les enfants peuvent rester très concentrés pendant un temps très long devant une console ou une tablette pour jouer à un jeu. Ces mêmes enfants pourront avoir plus de difficultés à rester tranquilles en classe ou en faisant les devoirs. Une note de Santé publique France en 2020 rappelle qu’il ne faut pas laisser l’enfant devant un écran avant l’école : ces risques de développer des troubles primaires du langage sont multipliés par 3. Et le risque est multiplié par 6 s’il ne discute rarement ou jamais avec ses parents de ce qu’il a vu…
  • Troubles du sommeil : L'utilisation excessive des écrans avant le coucher peut affecter la qualité du sommeil chez les jeunes enfants et perturber leur rythme circadien.
  • Problèmes visuels : La lumière bleue des écrans peut endommager la rétine, causer une fatigue oculaire et augmenter le risque de myopie chez les jeunes enfants.
  • Dépendance aux médias sociaux: Les adolescents peuvent développer une dépendance malsaine aux médias sociaux, ce qui peut entraîner une perte d'estime de soi, une anxiété sociale accrue.

    Certes, les écrans sont partout et il est compliqué d’empêcher les enfants de regarder la télévision, le smartphone ou la tablette. Mais il est important pour les parents et tuteurs de restreindre l'exposition des jeunes enfants et ados aux dispositifs numériques afin qu'ils puissent profiter pleinement d'une vie active bien remplie tout en développant leurs capacités cognitives sans subir tous ces effets négatifs.



                                                     Source: freepik.com

        Quelques conseils pour limiter l’usage des écrans aux enfant

       La formule des 4 pas de la psychologue Sabine Duflo :

  • pas le matin ;
  • pas aux repas ;
  • pas dans la chambre ;
  • pas au moment du coucher.
              conseils écrans sur la santé des enfants

Source: Santé Pratique Paris



    Le combat est plus rude pour les parents avec les enfants plus jeunes, mais l’astuce principale consiste à ne pas laisser d’écran dans la chambre, après le coucher.

 

    Voici quelques suggestions sur comment occuper les enfants pendant les vacances :


1. Organiser des sorties en famille : Les sorties en famille peuvent être très divertissantes et permettent aux enfants de découvrir de nouveaux endroits tout en passant du temps avec leur famille. Des visites au zoo, au musée ou encore dans un parc d'attractions peuvent faire l'affaire.


2. Participer à des séances d'activités physiques, de danse ou encore de théâtre.


3. Encourager la lecture : La lecture est essentielle pour le développement cognitif et créatif chez l’enfant ; c’est pourquoi il est important que vous encouragiez vos petits à lire autant qu'ils le souhaitent pendant ces périodes libres.


4. Faire participer ses enfants à des ateliers manuels: Les travaux manuels tels que la peinture, la sculpture ou même simplement dessiner sont excellents moyens non seulement pour stimuler leur imagination mais aussi développer leur motricité fine.


    Tout bien considéré, les options ne manquent pas lorsque vient le temps d’occuper ses petits durant leurs vacances scolaires. L’essentiel est de leur offrir un environnement salubre et qui s'adapte à leurs centres d'intérêts tout en passant du temps avec eux.


Osbert Sitwell disait à propos des vacances : «Mon éducation, je l'ai faite pendant les vacances ».



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